Jour 22-"Journée du soin" -28.08.2020
- hinardflorence
- 22 sept. 2020
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8h15, j'émerge de la caravane. C'est la première fois que je me lève aussi tard. Je n'ai pas senti le soleil se hisser dans le ciel. La nuit fut courte et studieuse. J'ai travaillé jusqu'à 3h. Le temps est de plus en plus froid et sec au réveil mais je n'ai pas la sensation de devoir m'extirper de la caravane. Au contraire, j'ai besoin de respirer. De grands nuages gris planent au dessus de nos têtes, menaçants. Un peu comme s'ils peignaient mon état d'âme. J'ai cauchemardé cette nuit.
Je déjeune seule en silence. Après s'être occupée d'affaires administratives diverses, Charlène me rejoint pour prendre un café en ma compagnie et me prévient de l'arrivée de l'ostéopathe pour Luzio vers 11h. Afin de retrouver mon calme, je divague auprès de mes compagnons avant de prendre soin de leur habitat. J'ai toujours été très proche, très attentive aux besoins des chevaux avec lesquels j'ai cheminé. Malgré tout, je m'aperçois que les enseignements que j'ai reçu en tant qu'écuyère étaient davantage centrés sur mes sensations et le perfectionnement de mon savoir-faire à cheval. Au contact des chevaux, sur leur dos à cru, comme lorsque j'étais enfant, mes sensations sont plus fines. Je ressens les chevaux avec plus d'acuité. Simplement en m'affairant à leurs côtés au quotidien, sans forcément établir de contacts directs d'ailleurs. Juste les ressentir, leurs présences, sans porter mon attention sur eux en permanence.
L'ostéopathe arrive à l'heure prévue et la séance dure une heure, Luzio me semble métamorphosé et dans un état de remarquable détente. C'est la première fois que je le ressens aussi calme et tranquille depuis mon arrivée. Le soir, c'est au tour de la vétérinaire.
- Journée de soin tu pourras mettre dans ton journal de bord me dit Charlène.
Un train passe au loin, j'en ressens les vibrations. Elle expire la fumée de sa cigarette.
- Je suis sure qu'ils sentent le courant sous leurs pieds.
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