Jour 28 - Détour par l'hippodrome ou l'industrie du cheval - 03.09.2020
- hinardflorence
- 24 sept. 2020
- 2 min de lecture

Vers 12h30, une partie de l'équipe du Cirque Jules Verne nous rejoint pour le repas. Inattendu mais plaisant.
- Bon bah à plus tard Céline !
- Moi, c'est Florence ! (je ris) À plus tard Anthony !
- Oh pardon !
- Il l'a fait exprès pour savoir si tu allais réagir !
- Évidemment dis-je en faisant un clin d'oeil. Je ne suis pas susceptible ! Bon courage !
L'équipe repart, Charlène leur ouvre et ferme le portail derrière eux. Je retourne auprès de Listan et de Luzio.

La journée se déroule tranquillement jusqu'à l'arrivée des jockeys. Nous accueillons Chloé. Retrouvailles pour Charlène. Quant à moi, je fais sa connaissance. Nous échangeons sur le travail de chercheur et la solitude que cela induit parfois.
18h00 Charlène me suggère d'aller faire un saut à l'hippodrome. Je suis plutôt réticente.
- Vas-y, c'est important pour ton travail de recherche.
Argument imparable. Elle sait comment me parler.
- Ok, j'y vais. Compte sur moi pour nourrir les poussins !

18h05 Je rentre dans l'hippodrome. Adrénaline palpable. Puissant. Je suis tragiquement happée. Toutes des femmes que j'aperçois sur le dos des chevaux. Course de trot à cheval. La haine contre ce système. J'ai envie de chialer et de vomir en regardant les gens réunis par l'appât du gain. Je ne leur en veux même pas, j'en veux au système. Putain de système. Coup de cravache. Mon coeur se fissure de l'intérieur. Malgré tout, se déployant devant moi, les allures aériennes d'un cheval. J'ai l'impression qu'il ne touche plus le sol. Dans la médiocrité la plus abjecte, le surgissement de la beauté.

Est-ce qu'ils ont, ne serait-ce qu'affleurer du regard à défaut de les toucher, tous ces chevaux sur lesquels ils parient ?
- 3-7-2-4-1 j'entends.
- Je ne sais pas combien ça coute un comme ça. Bon, on va prendre celui là.
Je tourne la tête et vois une famille. Une mère, sa fille et deux de ses petits enfants visiblement.
18h13.
- Détente des chevaux.
18h15.
C'est le départ. En coulisses, ça trépigne d'impatience.
- Départ pour la course picarde des 7 à 10 ans !
Je me lève et quitte l'hippodrome.
18h30.
Retour à Cascabel pour nourrir mes camarades. Au bout de quasiment un mois de terrain, Charlène, Listan et Luzio me font confiance pour la nourriture. Me voilà intégrée dans la chaine de soin, de l'assainissement de l'habitat au nourrissage. Le matin, je m'occupe de leur pré, je les panse puis le soir je leur donne le grain. Je leur mets un peu plus de carottes que d'habitude.
- Oui, vous êtes mieux là les gars, je vous le dis !

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