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Jour 29 - "Je t'ai caché les fenêtres !"- 04.09.2020

  • Photo du rédacteur: hinardflorence
    hinardflorence
  • 24 sept. 2020
  • 2 min de lecture

J'aperçois les chevaux de la fenêtre de la caravane. En la quittant ce matin, je remarque que je ne la ferme plus à clef. Même lorsque l'on quitte Cascabel avec Charlène. Mes habitudes sécuritaires de citadine parisienne me quittent...


Jean-Marc me prépare ma future habitation avec un soin infini.


- Je t'ai caché les fenêtres, j'ai bâché le dernier jour.

- Merci beaucoup Jean-Marc, c'est super !


Coup de klaxon du palefrenier de l'hippodrome. Je lui fais un signe de la main.

Luzio mangeant du foin

13h.


Cécile, la chargée de communication arrive à Cascabel pour déjeuner avec nous. Elle a amené des légumes de son jardin et une quiche. Je fais une salade pour l'accompagner puis je dresse la table pour Charlène, Cécile, Jean-Marc, Lorène et moi.


Débat sur la chasse, le covid 19....Je m'éclipse pour voir les chevaux. Ces discussions m'oppressent, je ne me sens pas à ma place.


- Luc arrive à 16h me dit Charlène.

- Ok !


Je prends note et décide de prendre du temps pour moi. Je sens que c'est le moment.


Lorène passe.


- T'as besoin de courant dans la caravane ? J'en ai besoin pour brancher l'eau dans le manège.

- Non ça va t'inquiètes !


Elle repasse.


- N'aie pas peur, c'est moi.

- T'inquiètes, je suis parée contre les serial killer !

- Ha ha ! À part des ragondins ici...

- On ne sait jamais...

Luzio en marche pour se relever au bout de la longe de Charlène

15h00, je me dirige vers le centre d'Amiens. Je reviens vers 16h30. La réunion avec Luc a dû commencer. Je décide de les laisser entre eux. Je m'installe sur la chaise que j'ai disposé à côté des chevaux. Je sens qu'ils attendent de moi que je les nourrisse. Il n'est pas encore 18h. Le vent se lève. J'entends le bruissement des feuilles. L'atmosphère est humide. Je remarque que mes phrases sont plus courtes dans le carnet de bord que dans d'autres de mes écrits. Surement par nécessité ou parce que j'ai l'impression qu'à tout moment, je peux être amenée à m'arrêter d'écrire. Je fais donc court et vais directement à l'essentiel. Ce qui donne un côté abrupte à la prose.


Il est 17h30, je suis là, avec eux. À les regarder de temps à autres déambuler dans leur pré. Je les sens. J'entends le bruit de leurs sabots nus sur le béton. Ils sont fraichement parés. Ils remuent pour tenter d'éloigner les mouches. Sur ma chaise j'espère pouvoir dissoudre ma présence afin de percevoir ce qu'ils feraient si je n'étais pas là. Parfois, j'ai l'impression que cela fonctionne et le sentiment que je n'existe plus. Disparaitre.


Plus je les regarde, plus je les sens étrangers. Plus je les connais, plus ils m'échappent. Une distance se crée entre eux et moi. Je ne sais pas pourquoi et comment elle s'instaure mais je sais qu'elle me permet de les regarder "comme ils sont". Ce que m'a suggéré Luc quelques semaines plus tôt au sujet des oiseaux.

Orge germée par Charlène et moi

17h45.


Je me lève pour préparer l'orge de Listan car il faut la laisser cinq à dix minutes gonfler pour éviter qu'elle le fasse dans son estomac. Dix minutes au contact de l'eau.


Coup de fatigue soudain. L'envie de dormir ou de me reposer.


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© 2020 par Florence HINARD

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