Jour 37 - "On perd notre capacité à décrire les choses..." - 14.09.2020

...me glisse Danilo lorsqu'en me demandant de lui décrire ce qu'est une baie de Goji, j'avais spontanément sorti mon téléphone portable de ma poche pour la lui montrer.

Danilo & Lola

Cette phrase résonne en moi depuis ce matin, m'interpelle, me met en colère aussi. Moi qui habituellement prend plaisir aux mots, à la description du monde par les mots pour mettre en haleine, pour partager aussi, j'avais cédé à la facilité de montrer une image sur un écran de téléphone. Alors même que d-écrire est au coeur de mon travail de recherche...c'est tout l'intérêt de ce carnet. Cela me questionne profondément. Cette réaction m'interroge sur la possible discontinuité, sur cette possible dissonance entre mon désir de d-écrire, l'attention que je porte au sensible dans le cadre de ma recherche et la façon dont cela me meut au quotidien. J'aimerais tendre vers la réduction de cet écart, celui que je ressens douloureusement, là, ici, maintenant, à cet instant. L'écartèlement.

Le trio et Luzio en fond de scène

Je consacre une grande partie de la journée à préparer mon oral. Longue discussion avec Danilo autour de l'ethnoscénologie, la relation entre les français et les brésiliens...puis avec Lola. Préparation du risotto. Soin de l'habitat des chevaux. Et enfin longue nuit, je finis l'écriture de mon oral à 4h00 du matin.

L'ancien bureau de l'instructeur - ma dernière "piaule"